8
Fév
2021
19

Il y’a des coeurs…

Il y a des cœurs pizza qui ont toujours faim,
des cœurs lampe de poche qui voient dans le noir,
des cœurs rubik’s cube, trop mélangés pour pouvoir aimer.

Il ya des cœurs volière, emplis d’oiseaux qui s’envolent mais reviennent toujours,
des cœurs pistache qui se font picorer sans cesse,
des cœurs pyramide, énigmatiques, dont on ne sait comment entrer ni sortir,
des cœurs couteau-suisse, toujours prêts,
des cœurs piscine où il fait bon se prélasser,
des cœurs soleil qui vous font fondre…

Il y a des cœurs champignon qui se multiplient à foison,
des cœurs horloge qui attendent leur heure,
des cœurs automne dont, peu à peu, les feuilles tombent, et finissent à nu,
des cœurs autruche qui n’osent voir, en face, la vérité,  
des cœurs parapluie qui craignent les orages,
et des cœurs voilier qui, au moindre courant d’air, prennent le large.

Il y a des cœurs feu d’artifice qui en mettent plein la vue,
des cœurs enfant qui ont toujours peur d’être abandonnés,
des cœurs guimauve qui s’étirent à l’infini,
des cœurs fleur qu’il faut arroser chaque jour,
des cœurs en colimaçon qui donnent le tournis, 
des cœurs étagère, solides et pratiques, sur qui on pourra toujours compter,
des cœurs chaussure qui courent partout,
des cœurs monstre, gentils pourtant mais dont tout le monde a peur.

Il y a des cœurs sumac, vénéneux,
des cœurs chambre froide, givrés,
des cœurs cannibale, se nourrissant des cœurs des autres, 
mais des cœurs nénuphar, aussi, qui resteront toujours purs. 

Il y a des cœurs bourrés qui ne marchent plus droit,
des cœurs chouette qui hululent et qui crient,
et des cœurs comme le tien,
boule à facette, 
qui blanchissent et éparpillent mes nuits.

Aude Berlioz

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